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lundi

Les Insatiables : loin du boulevard

Certes, le dramaturge israélien Hanokh Levin disparu en 1999, écrivain contemporain atypique à la plume satirique et virulente, n'est pas un auteur facile et le pari d'adapter une de ses oeuvres loin d'être gagné d'avance.
Un public averti en vaut deux ! Adeptes du divertissement de masse ou du rire à répétition, ce spectacle ne va pas vous plaire.
Par contre, si vous souhaitez être surpris et avez la patience d'entrer dans un autre univers, si vous tolérez la rudesse et les mots crus de colère d'une première partie difficile, vous découvrirez une proposition de qualité.
D'abord, une scénographie inventive qui bat le rythme, égaie la noirceur du propos et devient extrêmement esthétique dans les tableaux qu'elle suggère (quel dommage de ne pas avoir pu prendre de photos ou de ne pas avoir accès au dossier de presse).
Ensuite, une véritable interprétation d'un trio de haut vol : Marianne James d'une sincérité touchante, balançant son coeur brisé entre Lionel Abelanski et Patrick Braoudé enfermés l'un et l'autre dans l'impossible lâcher prise.
Encore, la mise en scène (Guila Braoudé) saupoudre la dramatique comédie de légèreté que Marianne James rend jubilatoire. Petits pas de deux, petits pas de danse, chevauchée amoureuse scandée de "Oh, oui, Jonathan, c'est bien !"à cappella, voilà des moments d'anthologie qui servent aussi la profondeur du sujet.
Enfin, le sujet ! La quarantaine et ses ultimes possibles, le doute, les rêves, les choix, l'amour et son manque, la médiocrité et ses conséquences.
Profonde réflexion sur la vie et ce qui nous empêche si souvent d'être heureux.

Les Insatiables
15, avenue Montaigne 75008 Paris
Du mardi au samedi à 21h, samedi et dimanche à 16h30

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