Leçon de belge

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samedi

Molière, Beaumarchais, Victor Hugo, et vous..." une imposture signée Lionel Pellerin

Le 13 octobre dernier, une soirée "exceptionnelle" était annoncée au mythique théâtre Marigny. A l'affiche : "Molière, Beaumarchais, Victor Hugo, et vous..." de et avec Lionel Pellerin.


On se demande encore par quel miracle un tel spectacle a pu arriver à l'affiche du Marigny !

Un semblant de mise en scène, un comédien cabotinant entre femme et maîtresse nous entraîne dans une farce policière improbable avant de nous plonger sans autre transition dans l'univers des plus grands auteurs. Surprise. Les comédiennes, probables faire-valoirs judicieusement utilisés pour distraire la salle disparaissent avec l'intrigue dans le premier quart d'heure. Sous une salve de fables récitée à la va-vite, les véritables spectateurs, ceux qui ce soir là venaient par mégarde, sombrent dans un doute existentiel profond: que font-ils là?

Resté sur scène, Lionel Pellerin, investi de lui-même, assassine la littérature avec désinvolture et confiance. Seuls les premiers rangs, famille, amis courtois et invités influents, s'amusent des transitions de bas étages entre chaque texte : "le théâtre n'est plus ce qu'il était ... les one-man show le pollue... quant à Fabrice Luchini, il ne serait qu'un amateur ! " C'en était trop pour le reste de la salle ignoré, insulté tant par l'absence de talent que par l'insoutenable suffisance de son preneur d'otage. Le balcon se mit à huer ce qui n'empêcha pas l'imposteur heureux de terminer son oeuvre inconscient du préjudice qu'il venait d'infliger à Baudelaire, dernière de ses victimes.

Plus inquiétant est de lire sur le site Etoilecasting (!) que le même Lionel Pellerin, présenté comme "auteur, réalisateur, Président de la Compagnie des Arts et des Lettres de Paris (?)" (à ne pas confondre avec l'Ordre des Arts et des Lettres !), "reprend sa classe de Direction d’Acteur" ! On comprend donc qu'il ne prend pas de cours mais qu'il en donne ! Un comble.

A La Fontaine, bien sûr, de conclure...

"Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir" Les Animaux malades de la peste.

2 commentaires:

Yo! a dit…

Eeeuuh "Selon que vous serez puissant ou misérable etc"... c'est pas censé être la conclusion de Molière j'espère

Anonyme a dit…

Oui, probablement il est donc