Leçon de belge
ALLEZ !:
Mot multi-fonctionnel "allez hein, te laisse pas aller" ou alors "mais allez, qui a fait ça ?" ou enfin: "allez, pourquoi tu dis ça menant (pour maintenant) ?"
Mot multi-fonctionnel "allez hein, te laisse pas aller" ou alors "mais allez, qui a fait ça ?" ou enfin: "allez, pourquoi tu dis ça menant (pour maintenant) ?"
dimanche
Polaroïd.Ca y est ! Je suis à Paris.Pas comme d’habitude pour y travailler.Simplement en convalescence.Enfin, avoir le temps de s’imprégner de la vie intime d’une ville. Quel luxe !Prendre le métro en dehors des heures de pointe, trouver facilement un taxi sans craindre de rester une heure sur le trottoir ; pouvoir se mêler au bourdonnement tranquille des étudiants sortant de leurs classes, des ménagères en quête des provisions du soir, des touristes découvrant la ville nez en l’air et guide en main.Sur la petite place de la rue de Passy, j’achète trois fruits pour trois euros ; je commande un Vittel menthe pour quatre… Pas de doute, je suis à Paris et je mesure l’opulence que signifie le moment présent.Pas de téléphone, de mail, de télécopie ; pas de collègues rôdant autour de moi, pas de bavardages inutiles, pas d’ennuis dus à l’incompétence collective cultivée dans les bureaux de la ville.La solitude parmi la multitude.Le bonheur de voir sans être vu ; d’imaginer une histoire aux passants, de deviner où ils vont et à quoi ils pensent.Un des serveurs m’interpelle : « un vrai roman ! J’espère que ça fini bien ? »Je lui souris. Je ne sais pas encore quelle tournure prendra cette histoire, mais j’ai envie de lui répondre « bien sûr ! »Mais cette histoire sera aussi courte que le temps de prendre un verre et n’aura probablement pas de fin. Le monde lui-même n’en ayant aucune.Après moi, un autre passant s’attablera ; lira son journal, prendra une consommation hors de prix et laissera sa place au suivant, comme s’il s’agissait d’une gigantesque et interminable course relais.Et ainsi passeront les jours, les mois, les gens, les vies.Qui sera le prochain à ma table ?Deux dames d’âge mûr venant rafraîchir leur après-midi d’une glace débordante de chantilly.Il n’y a plus de tarte fine !Un homme seul viendra prendre un café, rapidement, entre deux rendez-vous.Une dame aux cheveux blancs fera une halte avant de repartir, les bras trop maigres chargés de commissions.Un groupe d’étrangers perdu, ou d’adolescents profitant d’un moment de liberté…Un couple d’amis, d’amies, d’amants heureux ou malheureux…Tout est possible sous les tilleuls de la place.La vie s’immobilise l’espace d’un instant mais ne s’arrête jamais.
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